• http-_p9.storage.canalblog.com

     

    Cette année, les prix littéraires ne se suivent ni ne se ressemblent. Le Goncourt et le Renaudot ont fini par nous arriver. Le premier, on le voyait venir : l’éblouissante et si efficace machine d’Hervé Le Tellier, L’Anomalie (voir ici), ne pouvait rester sans récompense. Roman captivant, brillant, drôle. Un peu trop tout cela, peut-être, mais tant de savoir-faire valait au moins un prix.

     

    www.reseau-canope.fr

     

    L’autre prix, le Renaudot, échoit à Marie-Hélène Lafon pour Histoire du fils (voir ici). Voilà récompensée une réputation, construite patiemment, au fil des ans, de livre en livre. La patience, la ténacité, c’est quelque chose… Il y avait sûrement un prix pour ça, jadis, dans les écoles de la République.

     

    P. A.

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  • www.seuil.comDans sa collection « Fiction et compagnie », le Seuil publie une nouvelle édition des Lettres à un jeune poète, de Rainer Maria Rilke. La traduction est de Sacha Zilberfarb (après Gustave Roud et bien d’autres). L’originalité est de présenter non seulement les lettres de Rilke, mais aussi celles (sauf la première, perdue) que lui adressait le jeune aspirant écrivain Franz Xaver Kappus. Auquel l’auteur des Sonnets à Orphée prodiguait des conseils tels que celui-ci : « Ce qui se passe au plus intime de vous mérite tout votre amour, c’est à cela que vous devez travailler, de quelque manière, sans perdre trop de temps et de courage à éclaircir votre position à l’égard des gens. Qui vous dit, après tout, que vous devez en avoir une ? »…

     

     

     

     

    Le Mercure de France poursuit sa publication du Journal particulier de Paul Léautaud. Après les annéeswww.mercuredefrance.fr 1933, 1935 et 1936, voici cette année l’année 1937. Rappelons qu’il s’agit des pages retirées du Journal tout court par celle qui le dactylographia, Marie Dormoy. Maîtresse de l’auteur du Petit Ami, elle préférait peut-être ne pas voir divulguer des informations telles que celle-ci : « Les choses agréables pour un homme, elle ne les aime pas et ne s’en cache pas. Elle ne sait pas jouir pour de bon, c’est-à-dire faire jouir rien qu’avec la bouche. Non plus branler vraiment, avec art ». Marie Dormoy a cependant tout conservé et tout transmis, c’est grâce à elle que nous pouvons lire : « Je lui ai fait sortir une jambe, et je me suis mis à lui embrasser le pied — elle a des pieds charmants — à m’amuser à lui sucer les orteils, notamment le gros, lui disant, en riant : "Quel dommage que ce ne soit pas une queue!" ».

     

     

     

     

    www.babelio.comLa revue Les Moments littéraires (voir ici et ici) consacre une part importante de son numéro 44 à Catherine Safonoff. L’occasion de faire plus ample connaissance avec une œuvre peut-être mal connue du lecteur français, et qui comprend une dizaine de titres, presque tous chez Zoé. « Avant la déferlante » de l’autofiction, cette écrivaine genevoise « a imaginé et commencé à pratiquer une exploration originale de son existence, en jouant avec les formes, en variant les éclairages », nous apprend Daniel Maggetti dans un long texte introductif. « Mon idée, c’est que l’écriture elle-même devient le produit addictif, devient la substitution de la substitution », écrit-elle quant à elle dans Le Mineur et le Canari (Zoé, 2012). « Et la difficulté, c’est que l’écriture est contrainte de signifier quelque chose, elle cherche à remonter à la source d’un poison qui est aussi un remède ».

     

    P. A.

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  • http-_artifexinopere.com

     

    Sous cette dénomination quelque peu médicale, Aleph-Écriture propose aux auteurs de romans, nouvelles, poèmes, ou de tout autre type de textes, de faire lire leurs manuscrits par des personnes censément susceptibles de donner un avis autorisé. Toute modestie mise à part, je joue, à l’occasion, le rôle d’une telle personne.

     

    Si vous voulez savoir pourquoi, lisez, en cliquant ici, l’entretien que je viens de donner à L’Inventoire. J’y explique pourquoi, à mon avis, le regard d’un lecteur extérieur et non prévenu peut être utile à l’auteur et enrichissant pour le lecteur lui-même. J’y dis aussi dans quel esprit je m’efforce, dans les textes qui me sont soumis, de repérer ce que l’auteur a voulu faire, et de l’aider à s’y tenir…

     

    Lectures diagnostics

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  • Ma pièce à Trouville

     

    Si vous n’avez pas pu voir en novembre à Paris ma pièce La Cantatrice et le Gangster (voir ici et ici), ou si vous avez envie de la revoir, une nouvelle possibilité s’offre à vous en février, pour peu que vos pas vous portent vers la côte normande…

     

    photo Pierre Ahnne

     

    Une représentation aura en effet lieu le samedi 15 février, à 19 heures, à l’hôtel de ville de Trouville-sur-Mer (Calvados), dans la salle du conseil. L’entrée est libre. Certains de mes livres seront en vente à la sortie et je me ferai une joie de les dédicacer à qui voudra.

     

    Ma pièce à Trouville

     

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  • photo Pierre Ahnne

     

    J’ai déjà eu l'occasion de citer Les Moments littéraires, revue qui, sous la direction de Gilbert Moreau, explore depuis des années toutes les facettes de « l’écrit intime ».

     

    Le copieux numéro 43 de ce mois de janvier est consacré aux diaristes suisses de langue française. Pourquoi suisses ? D’abord à cause d’Amiel (1821-1881), professeur à l’université de Genève, qui, en tant que figure fondatrice et tutélaire, ouvre le volume, intitulé d’ailleurs Amiel & Co. Peut-être aussi parce que, comme le souligne Jean-François Duval dans son introduction, elle-même en forme de journal, « ce sont les pays protestants qui ont lancé le mouvement » du journal intime, en Europe, au XIXe siècle.

     

    Cela étant, qu’est-ce qu’un journal intime ? Ou, comme le demande ce même Duval, « de qui tient-on le journal ? », dès lors que « "Je" est multiple, éclaté, contient des multitudes » ?… Aussi bien les premières lignes du premier extrait (Amiel, donc) annoncent-elles, on peut le dire, la couleur :

     

    « (10 heures matin) Succession féerique de coups de soleil, d’ondées, de brouillards. On dirait des orages d’opéra, et des colères de père qui badine. »

     

    Les caprices du temps qu’il fait symbolisent ici le caractère hybride et divers du journal en tant que genre comme du sujet qui le tient. Ce qui se vérifiera dans les pages de l’anthologie qui va suivre, où l’on trouve des extraits qui tiennent du journal de voyage, d’autres consacrés à la nature, à la vie quotidienne, aux soucis de l’écrivain, et même quelques pages d’un journal… photographique, celui que René Groebli publia en 1954 sous le titre de L’Œil de l’amour.

     

    photo Pierre Ahnne

     

    En même temps, ce numéro est l’occasion de découvrir un panorama de la littérature suisse romande, du XIXe jusqu’aux premières années du XXIe siècle. À côté de célébrités comme Roland Jaccard, Ramuz, Monique Saint-Hélier ou Gustave Roud (peut-être les plus belles pages du volume), on trouve beaucoup d’autres figures, souvent moins connues du public français. Tel l’étonnant Jean-Pierre Rochat, paysan et écrivain, auquel on laissera la parole pour conclure :

     

    « Lundi 5 novembre 2018

     

    J’ai chargé vingt-deux chèvres pour la boucherie et ça me fend le cœur, elles sont toutes nées ici dans cette ferme de montagne que je vais quitter dans deux mois après quarante-cinq ans de loyaux services pour une alimentation saine.

     

    Après avoir chargé les vingt-deux chèvres pour la boucherie et serré la main du boucher, je suis remonté sous le toit dans ma mansarde à livres (que je dois bientôt débarrasser, et on ne peut pas faire des saucisses avec des livres) pour me remettre de m’être laissé fendre le cœur ».

     

    P. A.

     

    N. B.

    Les Moments littéraires publient en même temps un hors-série consacré à la correspondance entre Henri-Frédéric Amiel et son amie Élisa Guédin.

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