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Paroles d'écrivains
« Tous, dans la rue, cueillaient son image. Au crépuscule, dans ce premier abandon de la nuit romaine, si lourd de rêves, à l’heure de rentrer chez soi… voici que fleurissaient vers elle, des encoignures et des trottoirs, particuliers ou collectifs, en hommage, des bouquets de regards : éclairs et flamboyantes œillades juvéniles, un chuchotis, parfois, qui l’effleurait, murmurante oraison du soir. Il arrivait aussi, en octobre, que de l’évanescente coloration des choses, de la tiédeur des murs, émanât quelque poursuivant impromptu, Hermès voltigeur aux courtes ailes de mystère, ou remonté, qui sait, vers les vivants et leur capitale, par d’étranges Érèbes nécropolitains. »
C. E. Gadda, L’affreux Pastis de la rue des Merles
Tags : Carlo Emilio Gadda, L'affreux Pastis de la rue des Merles, Paroles d'écrivains
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Commentaires
3Marie GueganMardi 21 Mars 2017 à 21:42Un petit joyau ! Merci
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Mercredi 22 Mars 2017 à 07:34
Et inattendu, chez Gadda...
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Merveilleux extrait, merci! Je pars à Rome demain, et à défaut d'y croiser de flamboyantes œillades juvéniles, j'espère y trouver l’évanescente coloration des murs et la tiédeur des murs...
Je te les souhaite !