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Par Pierre Ahnne le 17 Avril 2018 à 19:31
« Pour ne pas crier, ni frapper, j’eus recours à l’oraison jaculatoire :
— O mon Dieu, adorable créateur de l’enfer, gloire à Vous. Enfer, feu de joie de la justice, sois béni. »
Béatrice Beck, Des Accommodements avec le ciel
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Par Pierre Ahnne le 10 Avril 2018 à 18:35
« Ah chien et loup du soir Un Paris d’entresols
Referme ses tiroirs et reprend son chapeau
C’est l’heure lasse où la poudre de riz s’envole
Qui marque la sueur dans les plis de la peau
Un coup d’œil aux miroirs vaguement se console
Le poème va-t-il avoir d’autres héros
Tout un peuple hâtif se bouscule et se croise
Où s’en vont vos regards debout dans le métro
Femme peinte de lait homme au menton d’ardoise
C’est l’heure où le hasard rentre de son bureau »
Aragon, Le Roman inachevé
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Par Pierre Ahnne le 20 Mars 2018 à 17:01
« J’étais convaincue que les objets, tout comme les plantes, se baladaient la nuit et ne revenaient à leur place qu’au lever du jour pour ne pas se faire prendre, toujours au dernier moment. Dans la véranda, j’allumais la lumière pour arriver à surprendre les derniers mouvements de la table et des chaises, mais je n’y arrivais jamais, c’était toujours un poil trop tard. Les meubles étaient malins, surtout les miroirs, qui connaissaient l’intérieur des gens. »
Herta Müller, Tous les chats sautent à leur façon
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Par Pierre Ahnne le 27 Février 2018 à 17:00
« Ensuite les tables furent couvertes de viandes ; antilopes avec leurs cornes, paons avec leurs plumes, moutons entiers cuits au vin doux, gigots de chamelles et de buffles, hérissons au garum, cigales frites et loirs confits. Dans les gamelles en bois de Tamrapanni flottaient, au milieu du safran, de grands morceaux de graisse. Tout débordait de saumure, de truffes et d’assa foetida. »
Flaubert, Salammbô
Illustration : Ferula assa-foetida
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Par Pierre Ahnne le 20 Février 2018 à 19:36
« Bastien habite une maison seule au bout d’un terrain vague. Il a planté des cyprès pour se cacher la vue du cimetière. "Pourvu que je ne voie pas les fleurs, dit-il, les croix cela s'oublie". »
Joé Bousquet, Le Médisant par bonté
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