Critique littéraire, billets d'humeur, entretiens avec des auteurs...
« Le long d’un ciel crépusculâtre,
Une cloche angéluse en paix
L’air exilescent et marâtre
Qui ne pardonnera jamais.
Paissant des débris de vaisselle,
Là-bas, au talus des remparts,
Se profile une haridelle
Convalescente ; il se fait tard.
Qui m’aima jamais ? Je m’entête
Sur ce refrain bien impuissant,
Sans songer que je suis bien bête
De me faire du mauvais sang.
Je possède un propre physique,
Un cœur d’enfant bien élevé,
Et pour un cerveau magnifique
Le mien n’est pas mal, vous savez.
Eh bien, ayant pleuré l’Histoire,
J’ai voulu vivre un brin heureux ;
C’était trop demander, faut croire ;
J’avais l’air de parler hébreu. »
Jules Laforgeue, Complaintes
Illustration : photo d'Eugène Atget, 1907