Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Critique littéraire, billets d'humeur, entretiens avec des auteurs...

Paroles d'écrivains

archeologue.over-blog.com

 

« Le long d’un ciel crépusculâtre,

Une cloche angéluse en paix

L’air exilescent et marâtre

Qui ne pardonnera jamais.

 

Paissant des débris de vaisselle,

Là-bas, au talus des remparts,

Se profile une haridelle

Convalescente ; il se fait tard.

 

Qui m’aima jamais ? Je m’entête

Sur ce refrain bien impuissant,

Sans songer que je suis bien bête

De me faire du mauvais sang.

 

Je possède un propre physique,

Un cœur d’enfant bien élevé,

Et pour un cerveau magnifique

Le mien n’est pas mal, vous savez.

 

Eh bien, ayant pleuré l’Histoire,

J’ai voulu vivre un brin heureux ;

C’était trop demander, faut croire ;

J’avais l’air de parler hébreu. »

 

Jules Laforgeue, Complaintes

 

Illustration : photo d'Eugène Atget, 1907

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
C'est quand même formidablement original comme poésie, ça me plaît bien. Merci, Pierre!
Répondre