• Quelques lectures pour l’été 2016

    Je ne vous quitte pas complètement pour ces mois d’été. Mais, comme tous les ans, vous me lirez moins souvent. Et, comme tous les ans aussi à pareille époque, voici quelques rappels, des suggestions, ainsi que, cette année, également quelques annonces.

     

    photo Pierre Ahnne

     

     Des livres dont j’ai parlé depuis janvier 2016…

     

    L'ours est un écrivain comme les autres, William Kotzwinkle, traduit de l’anglais par Nathalie Bru (10-18)

    Satire du monde de l’édition aux États-Unis et ailleurs, le livre de William Kotzwinkle est aussi une fable sur le langage, d’une drôlerie et d’une fantaisie étourdissantes.

     

    Gloire tardive, Arthur Schnitzler, traduit de l’allemand par Bernard Kreiss (Albin Michel)

    Le grand écrivain viennois avait renoncé à trente-trois ans à publier cette Novelle. Il y parlait de la vieillesse, de l’écriture, de ce rêve énigmatique qu’est la vie.

     

    Les Feux de Saint-Elme, Daniel Cordier (Folio)

    Sous le pseudonyme de Caracalla, il fut le secrétaire de Jean Moulin. À plus de quatre-vingt-dix ans, Daniel Cordier a publié ce récit d’amour et d’adolescence au temps des pensionnats de garçons. Une langue admirable, et une belle réflexion sur les rapports entre chair et mots.

     

    La Conjuration des imbéciles, John Kennedy Toole, traduit de l’anglais par Jean-Pierre Carrasso (10-18)

    Enfin réédité, voici un « livre-culte ». Mais aussi un chef-d’œuvre de comique profond, entre satire sociale et épopée grotesque.

     

    Mémoire de fille, Annie Ernaux (Gallimard)

    Redisons-le : Annie Ernaux est un écrivain essentiel. Elle en fait la preuve une fois de plus avec ce récit d’un souvenir indicible, dans lequel l’écriture est expérience de la perte.

     

    Au fil des fêtes, Sholem Aleykhem, traduit du yiddish par Doris Engel et Astrid Ruff (Hermann)

    Sholem Aleykhem est l’auteur d’une œuvre considérable écrite en yiddish, la langue d’un monde disparu, qu’il évoque avec une verve et une vitalité bien rendues par cette belle traduction.

     

    Quarantaine, Jim Crace, traduit de l'anglais par Maryse Leynaud (Rivages poche)

    Le romancier britannique raconte à sa façon les quarante jours passés par Jésus dans le désert de Judée. Une fausse parabole pleine d’humour, à double et triple fond, dans un cadre naturel magnifiquement évoqué qui en est peut-être le personnage principal.

     

    photo Pierre Ahnne

     

    Des livres dont j’aurais pu parler…

     

    Ils vécurent heureux, eurent beaucoup d’enfants et puis…, Michael Cunnigham, traduit de l’anglais par Anne Damour, illustrations de Yuko Shimizu (Belfond)

    Michael Cunningham est notamment l’auteur des Heures (Belfond, 1993), roman qui a donné lieu à un beau film de Stephen Daldry. Ici, il modernise des contes bien connus, sans les transposer nécessairement dans un cadre contemporain mais en dotant leurs personnages de ce qui, justement, en tant que héros de contes, leur fait défaut : une vie intérieure. Le résultat, agréablement illustré, est amusant, astucieux — parfois plus : Petit Homme, la reprise du conte de Grimm intitulé Rumpelstilzchen est une très belle réussite.

     

    Le Fracas du temps, Julian Barnes, traduit de l’anglais par Jean-Pierre Aoustin (Mercure de France)

    J’attendais beaucoup de ce « roman biographique » consacré à Chostakovitch. Peut-être trop… Saviez-vous que les artistes, en U.R.S.S., étaient fort maltraités, qu’on les surveillait, que leurs interventions publiques leur étaient dictées et qu’ils étaient parfois menacés du goulag ? Pour ma part, j’ai découvert ces vérités si bien cachées avec stupeur et consternation. Voilà un livre qui répond indéniablement à une urgence : il était temps qu’un écrivain courageux comme l’auteur du Perroquet de Flaubert se décide à dire ce qui n’avait encore jamais été dit. Ah, oui, il paraît par ailleurs que ce Chostakovitch était musicien…

     

    photo Pierre Ahnne

     

    Des livres dont je parlerai à la rentrée 2016…

     

    La Semaine des martyrs, Gilles Sebhan (Les Impressions nouvelles)

    L’auteur de Retour à Duvert évoque la révolution égyptienne.

     

    La Gouvernante suédoise, Marie Sizun (Arléa)

    Marie Sizun exhume un pan de son histoire familiale.

     

    L’Incandescente, Claudie HunzingerClaudie (Grasset)

    La plasticienne et romancière parle d’adolescentes intrépides.

     

    Et aussi : Thierry Beinstingel, Éric Vuillard, Céline Minard, Remy de Gourmont et, comme on dit, bien d’autres

     

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  • Commentaires

    2
    Samedi 9 Juillet 2016 à 15:21

    À vous aussi et à bientôt à la rentrée !

     

    1
    marie kervegan
    Samedi 9 Juillet 2016 à 12:49

    merci pour  ces précieux conseils et commentaires et bonnes vacances à vous.

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