• Quelques lectures pour la fin de l’année 2014

    Toujours soucieux de rendre votre quête du cadeau à faire moins angoissante, je vous propose comme en chaque mois de décembre une petite récapitulation du meilleur de cette rentrée littéraire telle que je l’ai vue.

     

     

    Quelques lectures pour la fin de l’année 2014

     

     

     Des nouveautés…

     

    … assez décevantes, somme toute, les ouvrages les plus célébrés n’étant pas nécessairement ceux qui auraient le plus mérité de l’être. Il y a malgré tout certains livres qui consolent.

     

     

    Claudie Hunzinger, La Langue des oiseaux (Grasset)

     

    Comme toujours, la forêt, la solitude, la force qu’y prennent les rapports énigmatiques entre les êtres et les choses. Mais Claudie Hunzinger feint ici de se frotter au roman, renouvelant ainsi l’interrogation sur le moi et le monde qu’elle poursuit de livre en livre.

     

     

    Gilles Sebhan, Mandelbaum ou le rêve d'Auschwitz (Les Impressions nouvelles)

     

    Dans cette biographie du peintre bruxellois mort à vingt-cinq ans, Gilles Sebhan construit un vertigineux jeu de miroirs, et approfondit encore quelques-uns de ses thèmes de prédilection : la représentation, la violence, le rapport à l’excès et au père…

     

     

    Éric Vuillard, Tristesse de la terre (Actes Sud)

     

    Le beau récit d’Éric Vuillard n’est pas vraiment une vie de Buffalo Bill, mais une méditation funèbre sur la mort des civilisations et le goût moderne pour les spectacles et les mythes.

     

     

    Yasunari Kawabata, Première neige sur le mont Fuji (traduit du japonais par Cécile Sakai, Albin Michel)

     

    Des nouvelles inédites de Kawabata. Le grand auteur japonais construit des écrins à ses lumineuses et mystérieuses épiphanies.

     

     

    Giovanni Arpino, Giovanni le bienheureux (traduit de l’italien par Nathalie Bauer, Belfond)

     

    Ce premier roman, inédit en français, d’un grand écrivain italien méconnu parle de Gênes à l’époque de sa parution (1952), de la misère, du vin, de la quête tragique d’un bonheur qui tiendrait tout entier dans le présent pur. 

     

     

     

     C’est aussi du côté des rééditions qu’il faut, bien souvent, se tourner…

     

     

    Don Carpenter, La Promo 49 (traduit de l’anglais par Céline Leroy, 10-18)

     

    Je découvre peu à peu l’œuvre de Don Carpenter, où ces brefs récits tiennent à mon avis une grande place. À partir d’une galerie de personnages au seuil de l’âge adulte, ils composent un faux roman déchirant sur l’inconstance des illusions et le destin inéluctable.

     

     

    Claire Keegan, À travers les champs bleus (traduit de l’anglais par Jacqueline Odin, 10-18)

     

    L’écrivaine irlandaise sait parler sans pittoresque des nuages, du vent, des landes de son pays natal. Et dire en quelques pages toute une vie, avec le point à peine perceptible autour duquel elle bascule.

     

     

    Quelques lectures pour la fin de l’année 2014

     

     

     Enfin, il y a toujours des livres dont je n’ai pas eu le temps de parler comme je l’aurais voulu.

     

     

    Thierry Beinstingel, Faux nègres (Fayard)

     

    Le gros livre de Thierry Beinstingel ne s’est pas trompé de rythme : il fallait la longueur et une certaine forme de ressassement à cet étrange roman d’une enquête journalistique dans un village des Ardennes qui vote pour l’extrême droite. L’alternance entre le récit proprement dit, les fragments de discours ambiant, la vie de Rimbaud vue par éclairs, composent un assez fascinant morceau de littérature.

     

     

    Mireille Abramovici, À l’encre rouge (Les Impressions nouvelles)

     

    Artiste, juif, résistant, le père de Mireille Abramovici a disparu dans la tourmente. Elle raconte ici non pas vraiment sa vie, mais l’enquête qu’elle-même mène à travers l’Europe sur ses traces. Réussissant aussi par là une belle réflexion sur la mémoire.

     

     

     

     Et puis…

     

    Un des plus beaux romans américains du XXe siècle vient de reparaître chez Belfond (collection [vintage]). Il s’agit du Pouvoir du chien, de Thomas Savage, traduit de l’anglais par Pierre Furlan. Vous n’aurez plus d’excuses pour ne pas l’avoir lu.

     

    photos Pierre Ahnne

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